vendredi 22 juin 2012

Chesley2012

FORMIDABLE UNIQUE GRANDIOSE FANTASTIQUE ENCORE!

Trois journées, que dis-je, cinq journées de folies, de partage, d´amitié en veux-tu en revoilà !
Le rassemblement des Type H Chesley2012 a été époustoufflant !

Cok´Hillette a joué sa vedette au musée éphémère qui a accueilli en trois heures 600 visiteurs !
Puis elle a silloné le lendemain et pour la première fois depuis 40 ans les routes valonnées du Tonnerrois et participé au rassemblement de 72 anciennes au Port de Tanlay. Ma-gis-tral !

Bientôt sur le blog, tous les détails de ces trois mémorables journées !









La notion de pénibilité au travail commence à me parler. En fait, comme sûrement dans de nombreux cas, ce n´est pas le travail par lui-même qui est pénible mais les collègues. Et pour le coup, j´ai été gâté cette semaine. Non suffisant de faire mon « rassemblement blues », j´ai du supporter les humeurs exécrables de ma hiérarchie. Alors j´attends plus que jamais mon weekend à la campagne, où je pourrai, si bon me semble, conduire le vaillant ou la vedette.
10 jours ont passé depuis Chesley2012. L´excitation commence à retomber à en croire la fréquentation du forum. On parle de l´an prochain et on se fixe à demi-saison une rencontre sympathique à Lapaliss. L´occasion de se revoir.

Chesley2012, succès d´une rencontre annoncée…
Ca fait des mois que je travaille sur le projet. Il faudrait pouvoir rester objectif quand on choisit le lieu d´un tel rassemblement. Le choix qui s´est porté sur Chesley est un choix du cœur. Mais l´absence d´infrastructures a compliqué la donne, même si la commune a joué un rôle nourri. L´idéal est de choisir un lieu paradisiaque avec pléthores emplacements dans un camping peu craintif à accueil de fêtards où les sanitaires assurent un confort a minima. Organiser ce rassemblement dans un petit village nous a néanmoins réservé de très bonnes surprises et à plus d´un titre.
D´abord parce qu´en absence de salle des fêtes disponible, la commune a fait monter un plancher sur le lavoir, faisant du coup apparaitre une salle de 150m² au cadre unique. Dans cet écrin, deux populations ont été réunies ; locale avec des Chesleyens venus à la rencontre d´une communauté de Hchistes. La rencontre improbable de Cécilia Bartoli et d´Anthony Kiedis faisant le pari de marcher sur l´eau, un verre de rosé pamplemousse à la main.  
Ensuite un camping improvisé entouré de hauts thuyas sur un terrain de tennis un peu désolé. Un repaire de pirates. Et en haut du mât, le drapeau Citroën flottant depuis la nacelle EDF de Béber.

Prémices nerveux de ce jeudi. Le temps est détraqué depuis 6 mois. On annonce un weekend pluvieux. Un de plus. Je sais tout ce travail à la merci de la météo. S´il fait beau, ce sera réussi. S´il pleut, ce sera la catastrophe. Les premiers camions arrivent. Petit flottement : on prend une direction un peu différente mais le cap va se redresser. Les rennes sont tenues. Fermement. Rien ne fera dérailler ce train qui attend depuis si longtemps en gare. L´après-midi est rythmée par des arrivées sympathiques ; Philo, Raymond, Daniel… Il est 1 heure trente du matin . J´éteins. Dans l´obscurité, j´entends un moteur remonter la rue. C´est très curieux cette sensation d´entendre dans son havre perdu un moteur si familier qui n´est pas le sien. C´est cyp qui rejoint le campement. Je sais que l´aventure a débuté.

Vendredi est réservé aux arrivées et à une petite balade. La logistique se met en place. Il suffit de s´absenter deux petites heures à déjà une petite dizaine de véhicules pour en faire arriver d´autres. Fab, Dom, John, Patrick, Bisounours, Laurent et les autres… On dirait un titre à la Godard. Dom me fait le plaisir de monter avec la nacelle de Bébert tandis que Béber joue les jeunes mais sympathiques voyous dans son campingcar 1960 high tech, une perruque sur la tête. La machine est en route. C´est un plaisir de revoir certains, de faire connaissance avec d´autres… La bonne humeur s´est installée d´emblée, sans rien demander à personne. Le terrain de tennis prend des allures de camps de manouche, la poésie en plus. Il suffirait d´une guitare et d´un feu de bois pour veiller jusqu´au petit matin. Veille à laquelle je me plierai pour mettre en place le musée. Dans la grange transformée, tout s´organise doucement autour de Cok´Hillette, vedette de ce musée qui ne vivra que quelques courtes heures. Minuit. Chacun va se coucher. Le travail m´attend. Je veux être seul pour ne pas avoir à donner la réplique. Pour ne pas à avoir à contredire. A justifier. A expliquer. Seul pour faire naitre la magie des lieux, chargés de trésors apportés de toute la France. Une version moderne des rois mages. Des chevrons pleins les mains. Des pièces d´origine dans leur emballage originel, des revues rares, des objets cinquantenaires… J´ai la nuit pour accomplir un miracle.
D´encre, la nuit muette a offert aux merles rieurs un réveil en douceur. Il est 4 heures et une lueur m´attire à l´extérieur. Je m´assoie sur le muret de pierre. A trois cents mètres, les copains dorment comme des bébés. J´ai vu 10 fois Marie dormir. Parfois, je restais plusieurs minutes pour savourer la chance de l´avoir à mes côtés. Même endormie. Et je retournai dans la grange plus motivé que jamais. Sans m´en apercevoir, le musée était en train de s´organiser. Avec simplicité. Avec naturel. J´étais fier des avancées réalisées. Je m´asseyais de temps en temps sur le canapé années 50/60 que Daniel avait spécialement remonté de Valence. Un canapé qui est sorti d´un grenier où il vivait une retraite paisible, embarqué de force dans un Type H et fait la route jusqu´en Champagne. Les différents éclairages donnaient à ce volume impressionnant une atmosphère apaisante, localisée. Les merles se sont tus. Je sors une dernière fois. Le jour se lève. Il est 5 heures. Je suis fatigué. Je me vide la tête avant de pénétrer à nouveau le musée et d´avoir l´œil sévère pour redresser ce qui n´irait pas. Je déplace de lourdes grilles. Des câbles électriques. La configuration du salon années 50. Je refais un dernier tour et le travail enfin accompli, je m´accorde un peu de repos. 10 minutes. Dans une heure, premiers départs du rallye. Je vais prendre une bonne douche. Histoire qu´on ne voit pas les stigmates de cette nuit pas commune aux autres.
Sur le plateau de tennis, le fossé se creuse entre les participants dans les starting-blocks et ceux qui se réveillent à peine. Les départs se font plus anarchiquement que prévus mais qu´importe, l´essentiel est de participer… Après le dernier départ, je retourne au musée essayer de dompter le moniteur qui doit présenter le film dans la vieille télé, celle qui possède une porte à droite qui ferme à clé. Cette fermeture m´empêchait gamin d´avoir accès aux programmes en l´absence des parents. Aujourd´hui, il suffit de planquer la télécommande. L´enfant, agacé de devoir se lever pour changer de chaîne, capitule et se consacre à une activité plus archaïque ; dessin, jeux… En vain : le film ne sera pas diffusé. Je pars seul à bord d´Arthur H : direction Poinchy. Eric m´a devancé en moderne. Je fais connaissance avec la haute-garde des H tendre et chevronnés, club récent de passionnés qui défendent leur idée du Hchisme comme une doctrine humaniste. Marie ne tarde pas à me rejoindre. Le premier H qu´on attendait du Nord viendra du Sud. Mammouth et son frère arrivent direct depuis l´Allier. Le rallyeman arrivera avec presque une heure de retard sur le timing. Rien de grave mais il faudra gérer l´urgence pour que le programme puisse s´effectuer comme prévu. Narcisse, maître des lieux, connait ces impératifs horaires et nous formons un beau duo : il fait visiter son patrimoine en un vrai et profond passionné. J´imagine le travail que ça a du être de tout ranger pour nous accueillir aujourd´hui. Tout est prévu pour accueillir le rassemblement 2012.
En contact permanent avec le chargé de la caravane publicitaire du circuit icaunais, nous savons que le départ est imminent. Les casse-croûtes s´improvisent, on trinque, on discute et on reste à l´écoute des organisateurs. 12 :50, c´est le départ. Le cortège se forme aisément et nous gagnons l´aire d´atterrissage des parachutistes sous le regard ébahis des spectateurs venus voir cette course classique du cyclisme régional. Une rangée de 26 Type H longe la route dans la fumée des fumigènes qui aident les parachutistes dans leur manœuvre d´approche. 13 :50, nouveau départ. Nous intégrons la caravane publicitaire et effectuons une traversée de Chablis sous escorte. La circulation y est interdite alors nous monopolisons la circulation. Florilège de coups de klaxon, de deux tons. Les H passent la ligne d´arrivée et poursuivent. Direction Chesley cette fois. Le long serpent arpente les départementales sinueuses. Dans mon rétroviseur, le fruit d´un travail passionné. A l´adresse du musée éphémère, ça fourmille. Les vignerons livrent, les habitants patientent. Le méthodique stationnement des type H va créer un évènement sans précédent. En épi, 37 Type H depuis le haut jusqu´au bas de la rue. Des photos qui illustreront ce grand moment de l´Histoire de Chesley.  Inauguration officielle : le ruban tricolore tombe sous le coup de ciseaux de Jeff, amoureux des H à en traverser l´Atlantique. Il remplace avec panache un autre ambassadeur, Victor Lanoux, invité mais excusé car en tournage du fameux « Louis la brocante ». Une masse de visiteurs entre alors et envahit la grange. Le succès est au rendez-vous. D´abord fixé à 200 entrées pour atteindre ce qu´on tentait déjà de définir comme un succès, puis repoussé à 300 pour mettre la barre plus haute, 600 visiteurs ont fréquentés le musée entre 15 et 18 heures, heure de sa fermeture définitive. Sur le livre d´Or, Fabrice écrit : « Un musée, déjà c´est agréable… Autour d´une de nos passions, c´est merveilleux… D´y avoir participé un petit peu, c´est gratifiant… Qu´il soit éphémère, c´est carrément Rock´n Roll ». L´idée était là et pour avoir vécu cette drôle de nuit blanche, je suis pleinement satisfait du résultat. Les collections privées des participants fraichement placées de cette nuit et l´exemplaire grandeur nature au centre, le musée n´a rien à envier aux autres. Le pari culturel et évènementiel est gagné. J´essaie de saluer tout le monde mais je n´y arriverai pas. Heureusement que Marie a assuré avec moi. Je découvre encore aujourd´hui grâce à des rencontres ou à des photos des personnes venues cet après-midi là. Même notre bouchère s´est faite remplacée quelques minutes pour pouvoir venir au musée !
Il est temps de nous rendre au lavoir où la commune nous offre le verre de l´amitié. Dans l´immense lavoir longiligne, un plancher recouvre l´eau. 200 personnes se mettent à marcher sur l´eau. Un nouveau record battu. De petits discours et place à l´osmose entre deux populations : locale et passionnée.
Le lavoir se transforme alors en salle de dîner et la musique initialement prévue devient superflue.
Vers 1 heure du matin, la dernière table, le dernier banc sont chargés dans la bétaillère. Dom referme la porte laissant deux têtes dépasser. Celles de Nico1664 et de Romain, le deuchiste. Dans la nuit noire chesleyenne, le véhicule remonte la rue Pingron et j´entends Romain dire dans un dernier souffle : "Doucement quand même... On n´est pas des bêtes !" J´ai adoré cette réflexion pleine d´humour, exprimée par deux visages fatigués mais satisfaits...

Dimanche, défilé à domicile des collectionneurs venus rechercher les objets exposés au musée. Chacun s´autodébrouille et tout se passe bien. Cok´Hillette est sortie du musée, parmi les vieilles cartes de France, les phares de Type A, les pompes à graisse bizarroïdes... Elle patiente à l´endroit où la veille, 37 Type H s´exposaient à la foule venue nombreuse. L´heure est arrivée de rejoindre le convoi qui se prépare. J´invite mon père à me rejoindre pour la première grande sortie de Cok´Hillette depuis 1974. C´est la fête des pères et il n´y en aura pas de plus belle. Ma mère rejoint Marie dans Arthur H, surmonté sur sa capucine du panneau magnétique "convoi exceptionnel" dont l´idée m´était venue de transformer en "convoi H´exceptionnel". Les H ont formé des lacets sur la place du village et on n´attend plus que nous. Nous avons 10 minutes de retard sur le timing. 10 minutes de grâce pour mieux se faire désirer. Arthur prend la tête. Cok´Hillette suit. Derrière, une quarantaine de véhicules dont le Renault équipé par Nottin de nos amis Claude et Colette venus en voisin avec leur jouet unique. Rue Pingron où bon nombre d´habitants nous attendent, tout le monde est sorti de la boucherie Lamontre pour saluer le cortège qui klaxonne bruyamment. La vitesse de croisière est de 40 km/h, permettant à chacun de trouver sa place au milieu de ce long serpent qui chemine dans la vallée du Landion. Etourvy, Quincerot. C´est un jour d´élection nationale et chaque mairie se laisse bousculer par la vague qui traverse leur commune. Vent de sympathie sur toute la vallée...
Dans la montée de Quincerot, je sais nos anciennes à la peine. Sur le chamin qui nous conduit à Tonnerre, rien ne saurait nous arrêter. Et sur les hauteurs de Vaulichères, au milieu des vignes, la petite route communale qui rallie Epineuil montre toute la splendeur de l´évènement. Deux kilomètres de véhicules produits entre 1951 et 1981 qui flirtent avec le soleil bourguignon. Francis fera de ce paysage la future carte de visite de son club. Les publicités rivalisent d´intérêt : Tito, Régilux...

C´est une entrée triomphante que le rassemblement offre à Tonnerre : nous pénétrons dans le passage étroit qui mène à la Fosse Dionne et paralysons près d´une demi-heure le quartier tout entier. Le temps de découvrir ce lieu magique où les bleu/vert turquoise se laissent prendre aux lumières délicieuses que la météo semble vouloir nous proposer. De nombreuses photos puis le moment vient de rejoindre la place Marguerite de Bourgogne où d´autres véhicules anciens nous attendent pour une exposition commune. Xavier des Vieux Pistons Tonnerrois assure ; la place est trop petite pour accueillir tous les Type H en provenance de la Fosse Dionne mais avec méthode, chacun trouvera sa place. 72 véhicules anciens exposent leur chrome, leur pédigrée. Une jolie brochette de double pare-brises trônent au milieu. Un régal pour les amateurs de photos. Une foule curieuse fait mentir qu´un dimanche ordinaire à Tonnerre, il n´y a pas âme qui vive. Une journaliste conscensieuse m´accapare longtemps et je n´ai pas le temps de saluer tout le monde. J´ingurgite un rosé pamplemousse frais qui m´apporte réconfort avant de sonner le départ. Direction le Port de Tanlay pour un pique-nique sur l´herbe au bord du canal de Bourgogne. Quelques officiels y sont présents et il convient de faire valoir les intérêts du forum trop souvent considéré comme un sous-club. Mais devant une telle réussite, il faut tordre le cou à cette croyance et enfoncer le clou.

Ma famille m´appelle régulièrement pour que j´aille partager le repas dominical sur fond de carte postale mais le temps de faire le tour des convives pour m´assurer que tout va bien, c´est déjà l´heure des premiers départs... La fête tire à sa fin... Chacun repart avec une part de rêve. J´offre à Jean-François la possibilité de conduire Cok´Hillette avant de repartir : il est venu de si loin,  privé de H, qu´il aurait été indécent de ne pas l´y inviter. Je vois qu´il adore ça. Il connait toute la technicité pour manoeuvrer un tel engin. Il est la seconde personne à l´avoir conduit. La première étant moi... Le port se vide doucement. Les au revoir sont plein de satisfaction mais aussi d´espoir. Rendez-vous est pris l´an prochain. Où que ce soit, nous irons tous. Nous regagnons Chesley. Un saut dans la piscine pour fermer ce volet long de trois mois de préparation. Pari gagné ! Fêté quelques heures plus tard avec les gens de l´Est qui occupent encore le terrain de sport prêté par la commune pour le rassemblement. Une bonne mirabelle et un Cohiba de l´ami Raymond pour marquer la fin définitive de Chesley2012.

Le lendemain sera rangement, nettoyage, remise en place. Il me faudra plusieurs semaines avant d´avoir à nouveau les pieds sur terre. Ce fut juste for-mi-da-ble !

mercredi 13 juin 2012

J - 2

Chesley2012, c'est dans deux jours. Sur le forum Type H Nostalgie, ça fourmille de partout. L'impatience est palpable. Le weekend dernier, le parc était en révision. De simples vidanges, parfois des freins...
A l'heure qu'il est, Seb travaille sur la bâche de Cok'Hillette. Pour qu'elle soit fin prête. Demain, je la récupère. Son premier plein d'essence. Et le top départ pour trois jours intenses. Le 33ème Type H s'est inscrit ce matin. Impensable il y a un an encore. Que dis-je ; il y a deux mois encore. Un autre forum a organisé il y a un mois son rassemblement ; 1 H roulant, un cimetière de fantômes et la brume matinale. Chesley2012 est d'ores et déjà un bon cru. Reste à le savourer pleinement comme il le mériterait.

En avant Chesley !

vendredi 1 juin 2012

N´ayez aucune inquiétude ; le blog reste en veille deux semaines le temps de laisser passer la rencontre des Type H les 15, 16 et 17 juin à Chesley (Aube).
Dès plus de disponibilité, je vous parlerai de ma dernière rencontre avec Roland et des trésors retrouvés lors du déménagement... Et Notamment la levée de voile sur le mystère des verres de phare d´octobre 1951.

A bientôt !